Permettez-moi de vous raconter l’histoire de Mr R : patient de 51 ans venu me voir en consultation pour des crampes survenant au niveau des pieds, des mains dans un contexte d’élévation de chiffres tensionnels.
Il faut savoir que Mr R est très mince, fait de l’activité physique régulière et est particulièrement stressé sur le plan professionnel. Son péché mignon ? Grignoter les arachides. En dehors de ça, il ne boit pas, ne fume pas et a une hygiène de vie plutôt saine.
J’ai d’abord pensé au stress et aux carences alimentaires. De toute façon, j’ai demandé un bilan sanguin, préconisé des examens cardiaques, une consultation chez notre neurologue, une surveillance de la tension artérielle et j’ai prescrit un traitement contre les nerfs.
Les examens cardiaques ont révélé que Mr R avait une hypertension artérielle non compliquée, pas de problèmes nerveux selon le neurologue. Tout le bilan sanguin était normal. Sauf le cholestérol ! En effet, le taux de cholestérol était très élevé !
Comment faire le lien entre le cholestérol élevé, la persistance des crampes ?
L’excès de cholestérol va boucher les vaisseaux, notamment ceux des pieds et des mains (les artères sont particulièrement fines au niveau des pieds et des mains). Le sang ne va pas bien circuler, les tissus ne vont pas recevoir suffisamment d’oxygène au niveau des pieds et des mains… d’où les crampes ! Vu cet excès de matières grasses, nous avons dû mettre un traitement pour réduire le cholestérol.
En effet, si rien n’est fait, les vaisseaux seront de plus en plus bouchés et ça peut entraîner de graves accidents cardio-vasculaires voire gangrène et amputation du membre au stade ultime !
Cependant, une question fondamentale demeure : selon vous, d’où vient l’excès de cholestérol chez quelqu’un qui n’est pas en surpoids/obèse et qui a une hygiène de vie plutôt saine ?
Les arachides !! Eh oui, ce petit péché mignon est responsable du « sang gras ». Quand il a compris cela, Mr R a carrément stoppé sa consommation en arachides. Les crampes ont progressivement disparu et son cholestérol est revenu stable au bout de huit mois. Il a donc arrêté le médicament anticholestérol.
Que signifie un taux de cholestérol sanguin élevé ?
Votre médecin vous informe que votre biologie sanguine révèle une augmentation du taux de cholestérol. Qu’est-ce que cela signifie ?
Indispensable pour vivre, le cholestérol peut être nocif si présent en excès dans le sang.
Il est important de réaliser, surtout à partir de la cinquantaine, un contrôle régulier et systématique de la tension artérielle (TA) et le dosage de la glycémie, des triglycérides, du cholestérol total et du LDL-cholestérol.
Ces facteurs contribuent à augmenter le risque cardiovasculaire (c’est-à-dire de faire plus souvent, et plus précocement, une maladie cardiovasculaire : angine de poitrine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou AVC, insuffisance rénale …)
Les triglycérides sont des graisses dans le sang dont l’augmentation est due à la consommation excessive de sucres et/ou d’alcool.
Le cholestérol est une graisse insoluble dans le sang, milieu aqueux, est transporté par des lipoprotéines solubles dans le sang. Il se dirige vers la paroi artérielle et s’y dépose par le biais des LDL puis retourne vers le foie pour être libéré avec les HDL. Le LDL est qualifié de : mauvais cholestérol et le HDL de : bon cholestérol.
Il existe deux sources principales de cholestérol : synthétisé par le foie ou provenant de l’alimentation.
En quantité trop abondante, il se dépose contre les parois internes des artères, formant des plaques d’athérome (plaques de graisse). Progressivement, elles vont s’épaissir, diminuant le calibre des artères, ralentissant le flux sanguin et gênant ainsi l’oxygénation des organes.
À la longue, des troubles risquent d’apparaître : douleurs survenant lors d’un effort dans la poitrine (angine de poitrine) ou dans le mollet à la marche. La maladie peut se révéler de manière brutale, par interruption de la circulation sanguine : c’est la crise cardiaque (infarctus du myocarde) ou d’attaque cérébrale (AVC).
On sait aujourd’hui que le risque de maladie cardiovasculaire peut être considérablement réduit en luttant contre ces facteurs, en essayant de les corriger par l’adoption, dans un premier temps, de deux mesures, dites hygiéno-diététiques :
- Bouger davantage en ayant une activité physique régulière (par exemple : marchez au moins une demi-heure par jour, en une ou plusieurs fois)
- Rééquilibrer son alimentation en réduisant la consommation des graisses et des sucres et en privilégiant les fruits et légumes.
Gras du ventre VS Gras des fesses
Nous savons tous que l’obésité d’une manière générale est pourvoyeuse de maladies. Cependant, il y a plusieurs types d’obésité ; laquelle est la plus dangereuse pour la santé ? Est-ce l’obésité abdominale/androïde (gras du ventre) ou l’obésité gynoïde (gras des fesses) ?
C’est l’obésité abdominale qui est surtout associée à une augmentation du risque cardiovasculaire et non la seule augmentation absolue de la masse grasse. L’excès de graisse viscérale est associé à un profil glucidolipidique athérogène avec une hyperinsulinémie, une augmentation des LDL petites et denses, une diminution du HDL, contribuant à multiplier le risque coronarien par 20.
Même en l’absence d’hypercholestérolémie, d’hyperglycémie, d’hypertension artérielle, les patients en surpoids ont un risque plus élevé de maladie coronaire si leur augmentation de masse graisseuse est à distribution abdominale.
Une mesure indirecte de l’obésité abdominale, soit par le périmètre abdominal, soit par le rapport taille-hanches, est un marqueur puissant et indépendant du risque d’infarctus du myocarde.
Éviter la sédentarité est un des meilleurs moyens de prévenir l’obésité abdominale et la survenue d’un diabète. Plusieurs données indiquent que la diminution de l’obésité abdominale diminue le risque cardiovasculaire.
Le cardiologue a un rôle essentiel dans la prévention de l’augmentation du risque cardiovasculaire associé à l’épidémie d’obésité en cours par le dépistage et la prise en charge de l’obésité abdominale. L’obésité gynoïde n’est pas du tout associée au risque cardiovasculaire.
Conclusion
Le corps humain fonctionne généralement de la même manière, mais les anomalies surviennent différemment chez chaque personne. C’est pourquoi une personne qui n’est pas obèse peut avoir un mauvais cholestérol qui affecte ses mains et ses pieds. Afin d’éviter cela, il faut éviter la consommation de certains aliments qui occasionnent ces problèmes.
Bien qu’on ait pris un exemple, vous devez comprendre que votre corps ne peut pas assimiler tous les aliments que vous consommez. Grâce à une bonne alimentation, l’augmentation de la graisse dans le corps est limitée. Par conséquent, vous ne serez pas sujet à l’obésité gynoïde ou androïde.