Faire baisser sa tension naturellement, sans médicament, c’est possible, que l’on soit hypertendu ou pas. Cela est même conseillé par les médecins qui appellent cela les mesures hygiéno-diététiques.
Adopter une bonne hygiène de vie pour baisser sa tension
Pour rappel, la tension artérielle est composée de 2 chiffres : tensions artérielles systoliques (TAS) et diastolique (TAD). Elle s’exprime en mmHg (millimètre de mercure). L’augmentation d’un de ces chiffres ou des 2 au-dessus de la normale témoigne d’une HTA (139 mmHg pour la systolique et 89 mmHg pour la diastolique).
De combien de mmHg baissez-vous votre pression artérielle en appliquant une bonne hygiène de vie :
TAS (mmHg) TAD (mmHg)
Régime hyposodé – 5.39 -2.82
He FJ, Li J, Macgregor GA. Effect of longer-term modest salt reduction on blood pressure. Cochrane Database Syst Rev 2013;4:CD004937.
Moins de 2 verres d’alcool par jour – 5.5 -3.97
Roerecke M, Kaczorowski J, Tobe SW, Gmel G, Hasan OSM, Rehm J. The effect of a reduction in alcohol consumption on blood pressure: a systematic review and meta-analysis. Lancet Public Health. 2017;2:e108-e120
Perte de poids de 5 kg -4.44 -3.57
Neter JE, Stam BE, Kok FJ, Grobbee DE, Geleijnse JM. Influence of weight reduction on blood pressure: a meta-analysis of randomized controlled trials. Hypertension 2003;42:878–884
Régime méditerranéen -7.62 -4.22
Gay HC, Rao SG, Vaccarino V, Ali MK. Effects of different dietary interventions on blood pressure: systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Hypertension. 2016;67:733–739.
Activité physique régulière
(30 min pendant) 5 à 7 jours/semaine) -9 -4
Rossi A, Dikareva A, Bacon SL, Daskalopoulou SS. The impact of physical activity on mortality in patients with high blood pressure: a systematic review. J Hypertens 2012;30:1277–1288.
Voilà, sur la base d’études scientifiques, vous savez combien de combien, en moyenne, votre tension artérielle diminue, pour chacune de ces mesures. Imaginez le bénéfice cumulé en appliquant toutes ces mesures hygiéno-diététiques simultanément et régulièrement…
Quels sont les médicaments qui peuvent augmenter la tension ?
Plusieurs médicaments, dont certains en vente libre, sont susceptibles de provoquer ou d’aggraver une hypertension artérielle. De plus, quelques-uns peuvent contrecarrer l’efficacité des traitements chez les personnes soignées pour ce symptôme. Lorsque cela est possible, l’arrêt du médicament en cause permet de normaliser rapidement la tension artérielle.
Les anticancéreux
L’hypertension artérielle est un des effets secondaires les plus fréquents des traitements antiangionéniques utilisés contre le cancer du rein. Elle nécessite un suivi strict et notamment un contrôle de la tension à chaque consultation.
L’hypertension artérielle est parfois associée à la présence anormale de protéines dans les urines ; on parle de protéinurie. Il est recommandé de réaliser un dépistage ou un dosage de la protéinurie avant et pendant toute la durée du traitement. En cas d’augmentation importante de la protéinurie, le médecin pourra modifier le traitement ou demander l’avis d’un néphrologue.
Les anti-inflammatoires
Exemple : diclofénac, ibuprofène, coxibs…
Leur prescription est très fréquente et ils sont parfois pris en automédication. Ils sont utilisés généralement en cas de douleurs notamment articulaires, engendrant une HTA secondaire dans certains cas, par rétention hydro sodée.
Certains antidépresseurs, antiépileptiques, antiparkinsoniens et antimigraineux ont pour effet secondaire une HTA ; il est impératif qu’ils soient administrés sous surveillance médicale. Les pilules œstroprogestatives aussi élèvent les chiffres tensionnels et sont contre-indiquées chez les hypertendues.
Les produits à base corticoïdes (bétaméthasone, méthylprednisolone, prednisolone…) élèvent la tension. Je pense spécialement à nos sœurs qui font la dépigmentation artificielle : elles s’exposent justement au risque de développer de l’HTA sans compter les autres complications (cutanées, infectieuses, hormonales avec risque d’hirsutisme…).
Et enfin, je citerai les décongestionnants nasaux à base d’éphédrine, oxymétazoline, qui font aussi l’objet de beaucoup d’automédication : ils doivent prescrits avec prudence chez les hypertendus.
Utiliser l’ail pour faire baisser sa tension
« Docteur, je suis hypertendu. Puis-je prendre de l’ail pour baisser la tension ? ». C’est une question qui m’est souvent adressée et je me suis dit que je devais mettre la lumière sur ce sujet.
L’ail est sans doute l’un des légumes les plus anciennement cultivés par les humains qui, depuis des temps immémoriaux, s’en sont servi aussi bien pour se soigner que pour se nourrir. Depuis l’Antiquité, on lui attribuait des vertus toniques, cardiovasculaires, anti-infectieuses et anti tumeur. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’armée russe aurait eu recours à l’ail lorsqu’elle vint à manquer de pénicilline.
La légende de Dracula aurait été inspirée par une rare maladie, la porphyrie, une défaillance du métabolisme du sang qui rend le patient hypersensible à la lumière et dont l’ail peut exacerber les symptômes. On sait par ailleurs que l’ingestion d’ail peut chasser certains parasites qui sucent le sang, comme la tique. Tous les éléments de la légende sont donc présents.
Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont publié plus de 2 000 recherches scientifiques portant sur le potentiel thérapeutique de l’ail. En raison de l’ampleur exceptionnelle de ce corpus d’études, les notes bibliographiques de la présente section se limitent à quelques exemples.
Conclusion
L’ail contient plusieurs ingrédients actifs. Les principaux sont des composés sulfurés qui sont libérés lorsque l’ail est coupé, broyé ou écrasé. L’ail présente un fort potentiel thérapeutique, caractérisé par des effets modestes, mais multiples.
Sa consommation est utile en cas d’hypertension modérée et permet de rétablir une bonne circulation sanguine en cas d’insuffisance circulatoire périphérique.
Aussi, l’usage de l’ail est reconnu comme adjuvant aux mesures alimentaires contre l’hyperlipémie et en prévention des troubles vasculaires liés au vieillissement (athérosclérose). Ainsi, ma réponse : « OUI, vous pouvez associer à votre prise de médicament, la consommation d’ail ».